Après 125 ans Joy s'était enfin imprégnée de quelqu'un. Un sentiment, une certitude, un bouleversement, c'était tout ça à la fois. Enfin, la belle sauvageonne pouvait comprendre ce que c'était. Se rappelant les explications des anciens : "la terre qui s'arrête de tourner... plus fort que tout...et blabla", Joy se dit que ces paroles étaient encore bien légères par rapport à la réalité de la chose.

L'imprégnation changeait le monde. Miss McCoy ne vivait plus sur terre, elle vivait dans Mickey's World. A tel point qu'en voulant rentrer chez elle ce matin  là, la demoiselle se retrouva chez Mickey. Elle avait dormi dans la forêt comme bien souvent, ce qui expliquait qu'elle fut réveillée dès les premières lueurs de l'aube. Attirée comme un aimant par cette maison, elle y rentrât tout naturellement. Prenant soin de reprendre forme humaine sur le pas de la porte, elle n'eut aucun mal à ouvrir celle-ci. Soit Mickey n'avait pas fermé à clef (inutile pour un badass dans son genre), soit Joy venait de péter la poignée avec sa force d’animal.

Le mot pudeur n'avait aucun sens aux yeux de Joy, mais depuis sa renaissance en tant qu'humaine on lui avait bien trop souvent signalé qu'il ne faut pas se promener toute nue. Apparemment ça choque les gens ? N'importe quoi ! Les vêtements ça gratte, ça encombre, c'est moche et ça se déchire à chaque transformations... Inutile. Mais bon, dans Mickey's world, notre sauvageonne était prête a faire quelques efforts. En entrant dans la chambre où le petit chat dormait comme un bébé, la jolie brune attrapa donc un T-shirt qui traînait par là. Elle enfila ce vêtement divinement imprégné de l'odeur de Mickey et tellement grand par rapport à sa carrure de crevette que le T-shirt lui faisait une robe.
Ainsi parée Joy s'assit en tailleur par terre tout prêt du lit du garçon. Elle veilla sur son sommeil pendant presque 2 heures entières. Admirant chaque trait de son visage adoucis par le sommeil, comptant le nombre de ses respirations, Joy était comme hypnotisée.
Et soudain, il cligna des yeux en mode petit chat qui se réveille. Joy, toujours hypnotisée n'eut même pas le temps de se dire qu'il faudrait peut être qu'elle se bouge, qu'elle se cache ou bien se sauve. Elle restât plantée là jusqu'à ce qu'il la voit : - Hey minou. lança-t-il.

VUE ! Crotte, Joy resta figée, prise en flagrant délit de voyeurisme. Elle ne sut quoi répondre et finit par sourire avec douceur avant de répondre (sans crier pour une fois, afin d'épargner les oreilles du petit chaton si tôt le matin : "Hey Mickey... Je... montais la garde. Au cas ou... Mm'voyez ? "

Béate devant son apollon, Joy avait tendance à rougir de plus en plus à mesure que le garçon parlait. En même temps, avec des mots comme "mignon" "magnifique", il y avait de quoi faire s'emballer le coeur de midinette qui bâtait au fond (très très au fond, sous la couche de sauvagerie) de Joy. Sans compter sur cette façon divine qu'il avait de l'appeler Minou alors qu'elle était une Puma centenaire et coriace... Où comment faire fondre la reine des glaces.

Manquant un battement de coeur quand Mickey souleva la couverture, la belle ne put pourtant pas résister à son invitation : - Monte.

Sans trop se presser Joy quitta le sol en bois (si confortable) pour se glisser à côté de Mickey dans cette chose mole désagréable que les gens du 21ème siècle appelaient lit. Se recroquevillant comme une crevette pour ne pas trop toucher Mickey et donner l'impression d'envahir son espace vital, Joy se sentit bizarrement BIEN dans ce lit. Pourtant dans le siens chez tonton Vanyel, toute seule, elle n'avait jamais été à l'aise.
Posant sa petite tête sur l'oreiller en prennent soins de mettre ses longs cheveux sur le côté, Joy se retrouva face au visage de Mickey encore tout mignon car à peine réveillé. Elle le fixa avant de demander : "Tu es encore fatigué ? Le jour est levé pourtant... "

N'ayant pas encore vraiment compris l'utilité du TRAVAIL, Joy ne comprenait pas ce que tout le monde faisait de ses journées. Pourquoi Vanyel jouait les bibliothécaires ? Pourquoi Mickey était fatigué ? Si c'était si nul de travailler, pourquoi faisaient-ils cela alors qu'il est si facile de vivre de la chasse et de la nature...
Joy commença à tortiller quelques mèches de ses cheveux, ne sachant trop quoi dire car elle avait peur de parler trop et de gêner son prince au bois dormant (qui manifestement avait besoin de dormir encore un peu plus).

Travailler tard ? Nan mais quelle idée quand même. Passant sur ce détail, trop touchée de voir que Mickey s'intéressait à ce qu'elle souhaitait, Joy pris quelques secondes pour réfléchir. Est-ce qu'elle voulait sortir ? Nan pas spécialement, du moment qu'elle était en compagnie de son centre de gravité tout irait bien. Alors ici ou dehors, peu lui importait.
Avant de pouvoir répondre, Mickey effleura sa joue de bébé. Un contact qui fit perdre à Joy le fil de ses idées. Son coeur bâtit plus vite et assez fort pour être perçut par une super ouïe... La honte. Et même pour une sauvage comme elle, ce contact fut appréciable. Quand Mickey rangea sa main sous son oreiller, Joy était prête à en redemander. Passant à son tour sa petite main dans les cheveux du garçon, elle lui répondit : "Non non pas la peine de sortir petit chat. Tu peux te reposer. Ca a l'air dur le travail..."

Laissant sa main agir d'elle même, caresse après caresse sur la nuque du bébé puma (car c'est ce qu'il était vus son âge comparé à la vieillesse de Joy) la Miss était prête à passer l'éternité à ne rien foutre dans ce lit si c'était le souhait de Mickey.
Le problème ? C'est qu'il avait l'esprit vif ce petit. Ainsi il aborda le sujet épineux du lycée ce qui provoqua chez Joy un froncement de sourcil boudeur. Elle cessa les papouilles et s'allongea sur le dos en fixant le plafond... Pas contente.
"J'aime pas le lycée. Des heures sans respirer l'air pur de la foret et à écouter des choses inutiles. Je comprends pas pourquoi on doit faire ça ! Hier j'ai eu matémique... Un truc comme ça. Tu sais qu'ils comptent avec des lettres dans ton siècle ? Moi je sais juste compter combien j'ai de doigts. Tu comprends ?"

Boudeuse, Joy répétât en marmonnant : "J'aime pas le lycée."

Le choc, le drame, l'aberration ! Ca y est, Mickey aussi était contaminé par la fièvre des adorateurs du lycée. Pourquoi donc tout le monde voulait parquer un animal aussi sauvage que Joy dans un établissement froid et lugubre où tout le monde se faisait lobotomies le cerveau ? Incompréhensible.
Pourtant la belle avait bien du mal à continuer de bouder car chaque éclat de rire, chaque mouvement de la part de Mickey était une onde de bonheur qui venait réchauffer le coeur de la petite sauvage.

Si bien que lorsqu'il se redressa et proposa de devenir une sorte de prof particulier, Joy ne trouva pas cette idée si horrible que ça. Venant de la part de Mickey-mouse, tout passait beaucoup mieux... Mais pas tout de suite !
Joy se redressa plus vite que la lumière et bondit sur Mickey comme un chat qui attaque une souris. Forte, elle l'était assez pour plaquer le jeune puma sur le lit en riant (et même les doigts dans le nez si elle avait voulut, mais il parait que c'est pas très élégant de se fourrer les doigts dans le nez), elle tenait fermement les poignets du jeune homme dans l'espoir de l'immobiliser et de l'emprisonner dans ce lit pour l'éternité : "Non ! Pas de cours, pas tout de suite. On reste là." A califourchon sur sa proie, Joy regarda Mickey tendrement avant d'ouvrir de grands yeux de hibou drogué aux amphétamine : "Ehhh ? Mais c'est qui Klooooooéééé ? "

Attention, minou jaloux.

Aie. Dans sa brusquerie envers Mickey, Joy s'était elle même éclaté le genou sur le sol. Mais bon, en tant que dure à cuir elle ne souffla mot et se laissa plutôt faire par la douceur inouïe du petit puma qui se redressa et l'enlaça. Sensation exquise qui fit monter en elle une nouvelle vague de chaleur accompagnée de guilis vers son estomac. Elle même, tout naturellement et sans trop cogiter à ce qu'elle faisait, passa ses bras autour du cou du garçon.
Il était chaud, bouillant, sa beau sentait une odeur divinement sucrée. La chaleur était certes un trait caractéristique des modificateur, mais lui l'était encore plus. La bonne odeur, tout pareil. Mais chez Mickey tout était beaucoup plus mieux   . Enfin ça l'était aux yeux de Joy en tout cas. "Ben tu vois ! Moi je sais que 4 fois 4 ça fait 8. Pas besoin d'aller au lycée hein." Trop fière de son calcul d'attardée mentale de maternelle, la minette esquissa un sourire en coin. Elle fixait Mickey d'un air insistant, ses yeux noisette illuminés d'une légère lueur meurtrière, elle se mit à nouveau à caresser la nuque du puma tout doux. "Je suis pas sure du tout que je l'adorerais. J'espère qu'elle est moche... Au pire je peux lui briser la nuque et l'enterrer dans la forêt. Je suis très forte pour creuser des trous."

Et soyons claires, Joy était à ce moment là parfaitement sérieuse ! Elle se voyait déjà briser les os de chaque fille qui oserait regarder son Mickey. Et cela, d'un simple coup de papatte.